Les Trompettes

A cette question il est si facile pour les chrétiens qui connaissent l’histoire du roi Saül de répondre l’obéissance vaut mieux que le sacrifice, tant cette phrase est populaire dans le milieu chrétien. Cependant, cette popularité ne présage rien sur le vécu réel des chrétiens à ce sujet. En effet, les exigences (financières, médiatiques) contemporaines du ministère (service) et les honneurs qui vont avec ; ainsi que la perception collective qui s’en dégage, font que certains ont choisi le sacrifice plutôt que l’obéissance, et d’autre sont tombés dans le piège du service.

Une lecture (spirituelle) attentive de l’histoire de Saül devrait, au-delà du « slogan », nous interpeller et nous situer par rapport à cette question.

Le rejet de la parole (commandement) :  la source de toute chute

« Shemouél répondit : YHWH prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, autant qu'à l'obéissance à sa voix ? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la rébellion est comme le péché de la divination, la résistance est comme l'idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de YHWH, il te rejette aussi afin que tu ne sois plus roi » (1 Samuel 15v22-23).

Cela n’attire peut-être pas l’attention lorsqu’on lit le récit de la chute de l’homme au commencement, pourtant il est déjà question du rejet de la parole d’Elohim. En effet, lorsque la femme entend la parole du serpent, elle préfère y croire, plutôt qu’en la parole de YHWH. De même l’homme qui était à côté d’elle, en mangeant le fruit a également abandonné la Parole de YHWH pour celle du serpent.

Depuis le commencement, YHWH a toujours voulu faire vivre l’homme par sa Parole. Il a toujours donné à l’homme une parole (un commandement, une promesse, un avertissement) pour le guider. De cette parole et de son strict respect, dépendait la vie de celui ou de ceux qui la recevait. Ainsi YHWH dit à Israël : « Il t'a humilié, il t'a laissé avoir faim, mais il t'a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que tes pères n'avaient pas connue, afin de te faire connaître que l'être humain ne vivra pas de pain seulement, mais que l'être humain vivra de tout ce qui sort de la bouche de YHWH » (Deutéronome 8v3).     

De ce fait, le rejet de la Parole reçue a toujours entraîné des conséquences néfastes pour tous ceux qui ne lui ont pas obéit. Ce fut notamment le cas de Shaoul (Saül) dont la désobéissance emmena la mort. Car YHWH l’ayant rejeté, il a perdu sa présence et un démon prit place dans sa vie. Ainsi celui qui était autrefois oint, devint possédé (1 Samuel 18v10-12) ; celui qui autrefois consultait YHWH, alla consulter une nécromancienne (1 Samuel 28v3-25) et finit par mourir. Triste n’est-ce pas ? 

En conséquence, autant l’obéissance à cette Parole apporte la vie, autant son rejet conduit à la mort. Satan, connaissant cette réalité, n’hésitera pas à nous pousser, en passant notamment par notre chaire, à désobéir à cette Parole.  Il le fit avec Eve (en excitant sa chaire) qui vit que l’arbre « bon pour la nourriture, qu'il était appétissant pour les yeux et que l'arbre était désirable pour prospérer ».  Et il le fait aujourd’hui encore avec chaque disciple du seigneur.

Quand le sacrifice devient un piège   

L’attitude de Shaoul face à sa désobéissance est étonnante. Obnubiler par le besoin de faire un sacrifice, Shaoul pense même avoir obéit à la Parole de YHWH, alors que c’est tout le contraire. Face à la réprimande de Samuel, Shaoul dit : « J’ai pourtant obéi à la voix de YHWH, et je suis allé par le chemin par lequel YHWH m'a envoyé. Et j'ai amené Agag, roi des Amalécites et j'ai dévoué les Amalécites, par interdit ; mais le peuple a pris des brebis, des bœufs, du butin, le meilleur de ce qui devait être voué à une entière destruction pour le sacrifier à YHWH, ton Elohîm, à Guilgal ». Pourtant l’ordre de YHWH était clair : « Va maintenant et frappe Amalek. Détruisez par interdit tout ce qui lui appartient. Ne l'épargne pas, mais fais mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et petit bétail, chameaux et ânes » (1 Samuel 15v3).  

C’est ici le piège du sacrifice (ministère ou services). Au nom du ministère, on se permet d’édulcorer la Parole (l’évangile, une directive du Seigneur, un commandement) en se disant que le Seigneur comprendra et qu’il finira par agréer notre désobéissance. Et non ! l’obéissance vaux et vaudra toujours mieux que les sacrifices et l’observation scrupuleuse de sa Parole que le service.

David dit à ce sujet : « Car tu ne prends pas plaisir aux sacrifices, autrement je t'en donnerais. L'holocauste ne t'est pas agréable.  Les sacrifices à Elohim, c'est un esprit brisé. Elohim ! tu ne méprises pas un cœur brisé et contrit ». (Psaumes 51v18-19). C’est cette attitude de repentance sincère qui manqua à Shaoul ; ce qui le mena à sa perte. Et plusieurs parmi les chrétiens (prédicateurs, chantres, etc) en sont là.  Servant (visiblement) YHWH, mais étant dans la désobéissance.

Quand la désobéissance à la Parole de YHWH révèle nos vraies motivations 

On peut facilement penser que les sacrifices que l’on fait pour le Seigneur au travers un service quelconque, atteste l’amour que nous avons pour lui, ce qui n’est pas toujours (voir souvent) le cas. En effet le service pourrait même cacher nos vraies motivations. Yéhoshoua (Jésus) a dit : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime ».  (Jean 14v21). L’amour pour le Seigneur ne se prouve pas par le service, mais plutôt par le fait de garder sa Parole ou ses commandements. Et garder ses commandements, sous-entend l’obéissance à ceux-ci.  

Le Seigneur lui-même ne fit pas exception au principe car il dit encore : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour ». L’amour que Yéhoshoua avait pour le père n’était pas traduit par son ministère, mais plutôt par l’obéissance à la Parole reçue du Père, à laquelle il a été fidèle. Ne faisant rien dans son intérêt ou dans le but de se glorifier, il lui était facile d’obéir à la Parole du Père.

Ainsi, face à la tentation dans le désert, lorsque le diable lui demande de l’adorer en échange de la royauté sur le monde ; le Seigneur l’a repoussé par la Parole qui l’avait gardé dans son cœur. Il a juste rappelé au diable qu’il était écrit que l’on ne pouvait adorer que YHWH seul (Luc4).  Nombreux aujourd’hui à la place du Seigneur auraient plutôt considérer cette tentation comme une « opportunité », en prétextant vouloir sauver le monde.  

De nos jours, face à la tentation, plusieurs chrétiens rejettent la Parole authentique du Seigneur pour la gloire de ce monde, tout en prétextant le salut des âmes. On retrouve déjà cette attitude dans l’histoire de Shaoul.  Divers éléments nous indiquent que la désobéissance de Shaoul à la Parole de YHWH, avait, au-delà du sacrifice, pour profonde motivation les honneurs et la gloire personnelle.  D’abord lorsque Samuel vint le chercher pour lui communiquer ce que YHWH avait décidé à la suite de sa désobéissance, on l’informa que Shaoul était allé à Carmel où il s’était bâtit un monument (1 Samuel 15v12).  On se rend vite compte que son amour pour la royauté prévôt sur son amour pour YHWH, pour lequel il voulut faire des sacrifices. Shaoul s’était probablement bâtit ce monument pour célébrer sa victoire, et non la victoire de YHWH a travers lui. Autrement, il se serait contenté d’élever un autel.  

Ensuite, en réponse à la réprimande de Samuel, à plusieurs reprise Shaoul se défend en disant que c’est le peuple qui voulait faire ce sacrifice, pour au finalement avouer qu’il craignait le peuple ; ce qui le poussa à obéir à sa voix. En réalité la crainte du peuple dont parle Shaoul, est un désir de popularité qui prévaut dans son cœur que l’obéissance à YHWH. Ceci est encore plus évident lorsque Samuel lui déclare le verdict de YHWH. Shaoul feint de se repentir et demande quand même à Samuel de l’honorer devant le peuple.  

Comme ce fut le cas pour Shaoul, on a beau justifier notre désobéissance à la Parole par le souci du sacrifice, mais le jugement de YHWH finit toujours par en révéler les vraies motivations.

Garder la Parole reçue : c’est ce que le Seigneur veut

Le désir du Seigneur est que nous gardions sa Parole telle que reçue de lui. Il s’agit d’abord de l’Évangile pure sans compromis qu’il nous a laissé notamment au travers les enseignements de ses apôtres. Ensuite, il est aussi question de toute les directives, orientations, promesses, commandement à titre personnel qu’ils nous donnent dans notre marche avec lui. L’un des reproches que Yéhoshoua fit aux juifs de son époque, c’est d’avoir rejeter le commandement qu’ils avaient reçu de YHWH au travers Moïse, pour garder la tradition des hommes (Marc 7v9). En revanche, le Seigneur promit de garder l’église de Philadelphie de l’heure de la tentation parce qu’elle avait gardé sa Parole (Apocalypse 3v10).

En gardant la Parole, celle-ci nous garde en retour. Car elle remplit notre cœur de foi (Romains 10v17) dans l’épreuve, et nous sert d’épée dans le combat (Éphésiens 6v17).  Car Elle est cette vérité (Jean 17v17) qui nous permet de voir au-delà de la réalité quand nous sommes éprouvés.



Si le Seigneur YHWH est un Père pour nous, comme le fut Salomon pour son fils, alors les paroles qui suivent s’adressent à nous : « Mon fils, observe mes paroles, et garde avec toi mes commandements ! Garde mes commandements et tu vivras. Garde ma torah comme la prunelle de tes yeux ! Lie-les à tes doigts, écris-les sur la tablette de ton cœur ! ». (Proverbes 7v1-3).

Note : les passages bibliques sont tirés de la version BYM  (bibledeyehoshouahamashiah.org)