Les Trompettes

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L'ADORATION DANS LA REPENTANCE

 

Certes, le Seigneur nous inspire de parler de la repentance dans sa dimension d’adoration, mais il semble important d’aborder en premier lieu la repentance qui engendre le salut.

 

La repentance pour le salut

 

 

La Bible dit dans 2 Corinthien 7v10 : « En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort »

 

Très souvent il est facile de croire que la repentance c’est quelque chose qui concerne les païens. L’on peut de ce fait considérer la repentance comme quelque chose de honteux, pas digne de quelqu’un qui a fait un temps dans le Seigneur. Pourtant, penser ainsi est une grave erreur qui nous conduira surement à l’incrédulité qui engendre plus tard l’égarement. L’on pourrait penser que le fait d’avoir reçu Christ dans sa vie et fréquenter une assemblée chrétienne suffit pour aller au ciel. S’arrêter là ça, serait tombé dans le même piège que  les Juifs.

 

La Bible dit dans Luc 3v8-9 : «Jean disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir. Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu »

 

Les Juifs croyaient que le fait d’être fils d’Abraham ou encore de pratiquer les prescrits de la loi suffisaient. Jean devait remettre les pendules à l’heure en leur faisant comprendre qu’ils devaient produire du fruit digne de la repentance, ce qui feraient d’eux de vrais fils d’Abraham. En effet, les Juifs allaient offrir des sacrifices au Temple pour leurs péchés, mais ne se repentaient pas en réalité puisqu’il n’y avait aucun fruit visible qui l’attestait.

 

C’est le cas actuellement d’une bonne partie des chrétiens qui vont dans les réunions de prière chaque dimanche, y confessant leurs péchés, mais ne produisant par la suite aucun fruit digne de la repentance.

C’est pourquoi le message de la repentance est rejeté dans la majorité d’assemblées parce que l’on estime qu’étant converti et baptisé, il est indigne qu’on nous en parle. Cela quand bien même nous ne manifestons aucun fruit digne de la repentance.

C’est une des raisons pour lesquels, le message de la repentance est souvent pris, par les chrétiens sans fruit, comme un message de jugement et de condamnation ; poussant certains à persécuter ceux qui l’annoncent.

 

Cela n’est pas nouveau ; Paul en prêchant l’évangile de la repentance a eu à rencontrer cette opposition de la part des Juifs.

Dans le livre des actes 26v20 Paul dit : « à ceux de Damas d’abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique des œuvres dignes de la repentance. Voilà pourquoi les Juifs se sont saisis de moi dans le temple, et ont tâché de me faire périr ».

 

L’on peut voir que cet enseignement n’a pas commencé à être rejeté aujourd’hui. L’on peut penser que nous irons au ciel parce que l’on prophétise ou parce qu’on ne manque à aucun programme de l’assemblée, ou encore parce que l’on manifeste des dons. Ce sont les fruits qui attestent si nous sommes de Dieu ou pas.

 

L’on peut se dire que lorsqu’on se repent, il n’est pas évident qu’on change tout de suite et que l’on voie les fruits. Cela n’enlève pas le fait que toute repentance sincère produit toujours des fruits au temps convenable.

 

Dans tous les cas, les fruits d’une repentance sincère sont manifestes. Les Exemples de la Bible à ce sujet sont éloquents. Dans Luc 19v1-10, l’Histoire de Zachée nous montre que lorsqu’il avait reçu Christ dans sa maison (symbole de son cœur), il a toute de suite pris la résolution de donner aux pauvres la moitié de ses biens et de rendre à ceux à qui il avait fait du tort (extorqué de l’argent) le quadruple.

Nous voyons par là que le message de la repentance qu’il avait entendu de Jean Baptiste, directement ou indirectement [1], avait produit ses fruits juste après qu’il ait accepté Jésus.

L’expérience de Paul en est un autre. La Bible nous dit qu’après avoir croisé Christ et entendu Ananias, Paul se fit baptiser. Et en signe de repentance, celui qui était allé à Damas pour persécuter tout ceux qui invoquaient le nom du Seigneur Jésus, prêchait désormais que Jésus Christ était le Fils de Dieu. Il allait dans les synagogues pour prêcher la repentance et la pratique des œuvres dignes de la repentance. C’est dans ce cadre qu’on voulut le faire mourir. Donc, s’il n’y a pas de fruits, ce qu’il n’y a pas eu repentance du tout.

Un autre problème est celui lié au fait que plus on avance avec le Seigneur et que nous portons les premiers fruits,  on se sent satisfait et l’on stagne. Beaucoup après avoir produits les premiers fruits attestant la repentance, n’ont pas voulu être émondés pour qu’ils produisent encore plus de fruits et ont fini par rétrograder.

 

Le Seigneur Jésus dit dans Jean 15v1-6 : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse le sarment et on le jette au feu, et il brûlent »

 

Le Seigneur dit comme Jean Baptiste que tout sarment (Jean Baptiste parle lui d’arbre mais le message est le même) qui ne porte de fruit est jeté. Mais Christ ajoute que l’arbre qui porte du fruit doit être émondé pour qu’il en porte plus. A la place du verbe émonder on utilise le verbe nettoyer, purifier ou encore tailler dans d’autres traductions de la Bible.

C’est-à-dire que le fait de manifester aujourd’hui des fruits dignes de la repentance, ne nous dispense pas pour autant de la repentance. Parce que lorsque le Seigneur nous nettoie afin que nous portions plus des fruits, il entre dans les profondeurs de notre cœur et fait ressortir les impuretés les plus enfouies de notre âme, ce qui nous pousse de nouveau à la repentance.

Donc on peut avoir manifesté certains fruits dans un premier temps, mais si l’on sort de Jésus, le cep, on ne pourra plus en produire, et l’on finira par sécher et être jeté dans le feu. Or qu’est-ce qui peut nous sortir de sa présence si ce n’est le péché. Ainsi, pour ressortir le péché le plus enfoui en nous, que nous ignorons nous-mêmes et qui ne peut nous quitter que par la repentance, le Seigneur passe par des circonstances (humiliations, incompréhension), des épreuves, des frères et par la réprimande. Le Seigneur peut permettre très souvent, après avoir passé une très bonne période où sa vie a été manifestée en nous, qu’il y ait des événements qui nous mettent tellement hors de nous, de sorte que nous réagissions très mal (en nous énervant, en manquant de réceptivité face à la remarque qu’on nous a faite), dans certains cas en réagissant même comme un païen l’aurait fait. Si on est sincère cela nous arrive ou nous est déjà arrivé certainement.

 

Si le Seigneur permet cela, c’est parce qu’Il veut nous monter les racines du péché qui sont en nous et qui pourraient grandir et se mélanger à la semence de Dieu en nous et finir par empêcher une véritable repentance lorsque ces racines auront d’avantage grandi.

La Bible dit dans Hébreux 12v15 : « Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés ; à ce qu’il n’y ait ni impudique, ni profane comme Esaü, qui pour un mets vendit son droit d’aînesse. Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu’il la sollicitât avec larmes ; car son repentir ne put avoir aucun effet ».

 

Ici lorsque l’auteur de l’épitre aux Hébreux insiste sur la sainteté au milieu du peuple de Dieu, et leur demande de veiller sur toute racine de péché qui pourrait grandir au milieu d’eux. Qu’il devrait l’arracher, de peur qu’elles puissent infecter le grand nombre.

 

C’est comme ça que le Seigneur veille sur nous : plus nous portons de fruits plus il veille à la qualité des fruits que nous portons. Il veille à ce qu’aucune impureté ne compose ces fruits de peur qu’à la longue ceux qui les consomment (c.-à-d. ceux qui nous approchent) n’en soient infectés.

En effet comme nous dit la Bible dans Jérémie 17v9, le cœur de l’homme est si tortueux que seul Dieu peut le connaitre véritablement. Ainsi David, ayant conscience de cela, dit à Dieu dans psaume 19v13 : « Qui connait ses égarements ? Pardonne-moi ceux que j’ignore».

 

Ainsi le Seigneur qui sonde les profondeurs de l’homme, nous montre ces racines par le Saint Esprit qui nous convainc de péché. Cela produit en nous une tristesse, qui nous pousse à la repentance et cette repentance engendre le salut.  Paul qui réprimande les Corinthiens dans sa première lettre en ce qui concerne la personne qui était allée avec la femme de son père et le désordre qui se trouvait dans l’église de Corinthe, se réjouit dans sa seconde épitre de ce que sa lettre avait créée en eux la tristesse selon Dieu, qui les avait pousser à la repentance.

 

Cette repentance avait fait que le coupable ait été puni ; en plus, elle avait engendré au milieu des Corinthiens de la crainte pour Dieu et un zèle pour sa sainteté. On voit ici que les fruits qu’ils manquaient dans la première lettre, ont été manifestés après la repentance.

 

L’adoration dans la repentance

 

Au delà de ce que nous pouvons connaître de la repentance, elle renferme une dimension d’adoration profonde, qui permet à l’enfant de Dieu d’être prompte à se repentir. S’il nous faut définir l’adoration d’une manière simple, nous dirons qu’elle le fait de dire à Dieu ce qu’il est. Or nous savons que Dieu est saint, juste, miséricordieux, grand, puissant, amour infini, bon, etc.

 

Le fait de dire avec des mots que Dieu est bon, ne veut pas toujours dire que Dieu perçoit cela comme une adoration. En effet, il faut que chaque mot que nous sortons de notre bouche soit le résultat d’une révélation que nous avons de Lui. Tout le monde peut louer Dieu, mais très peu peuvent L’adorer car pour L’adorer il faut le connaître. Pour Le connaitre il faut qu’Il se révèle.

 

L’on peut penser qu’une belle chanson disant ce que de Dieu est, ou encore qu’un beau poème qui évoque ce qu’Il est, est une adoration. Si l’adoration n’est pas la conséquence d’une révélation du Saint Esprit, il s’agit là juste d’une coutume ou d’une tradition religieuse. Dans le récit de Christ et  la femme samaritaine, on peut voir cette dernière se présenter au Christ comme une adoratrice ; mais le Seigneur va lui faire comprendre qu’elle adorait ce qu’elle ne connaissait pas. D’où, elle n’adorait pas Dieu quand bien même elle avait appris de ses pères ce que Dieu était.  Ainsi lorsque Dieu se révèle, cette révélation pousse dans certains cas à la repentance qui  engendre l’adoration que Dieu agrée.

 

La Bible dit que, puisque Celui qui nous a appelés est saint nous devons être saints dans toute notre conduite (1Pierre 1v15). C’est-à- dire que nous devons nous sanctifier tous les jours. Or la sanctification passe par la repentance. Cette vie de repentance ne veut pas sous entendre une vie de péché qui nous pousse à nous repentir, mais plutôt un cœur disposé à se repentir à la moindre reproche du Saint-Esprit.

 

Au-delà des mots, la meilleure façon de dire à Dieu ce qu’Il est, c’est d’être comme Il est. Ainsi le Seigneur Jésus pouvait dire aux disciples dans Mathieu 5v48 : « comme le Père est parfait, soyez aussi parfaits ». Le Seigneur jésus voulait tout simplement dire que Dieu doit se refléter en nous comme dans un miroir.

Nous sommes, en réalité, aux mains du Seigneur comme un miroir dans lequel il doit voir son reflet qui est en nous. Lorsqu’ un miroir est sale, l’on peut voir son reflet, mais il sera flou. Cet état nous poussera à nettoyer le miroir pour qu’il nous montre ce que nous sommes exactement. C’est comme ça avec le Seigneur. Il y a un moment dans notre vie chrétienne où Il se contente du petit reflet de Sa personne que nous lui rendons. Mais Lui, Il veut l’exacte représentation de Sa personne. Et pour cela, il doit nous nettoyer.

 

Paul dit dans Colossiens 3v8 : « Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé ».

 

« L’homme nouveau qui se renouvelle selon l’image de celui qui l’a crée » c’est ça l’adoration que Dieu aime. Au fait, lorsque Dieu créa l’homme à Son image, l’homme adorait constamment Dieu. Cela n’est pas dit explicitement dans la Bible pourtant il est certain qu’Adam le faisait. En effet, l’homme étant créé à l’image de Dieu, chaque fois que Dieu le regardait, celui-ci Lui renvoyait Son reflet, tout comme un miroir l’aurait fait. En effet Dieu en regardant l’homme, voyait en réalité Sa beauté, Sa sainteté, Son amour. C’était là l’adoration que l’homme rendait jadis à Dieu et c’est la même adoration que Dieu attend de nous aujourd’hui encore. Cela va au-delà des mots.

 

Car en effet, dans Apocalypse 4v6, nous voyons quatre êtres vivants qui sont sur le trône et autour du trône, adorant Dieu. Et l’un d’eux a le visage d’un homme. C’est à cette image que l’homme a été créé. Car ces quatre êtres vivants ne sont rien d’autre que les quatre aspects de Christ. Voilà pourquoi ils se trouvent au milieu du trône. Aussi, pouvons-nous voir combien ce que l’on est adore mieux Dieu, que ce que l’on dit.

 

A la différence d’un miroir à qui on ne demande pas l’avis pour être nettoyé, à nous, en tant qu’humains, le Saint Esprit demande notre avis. De quelle façon?

C’est par la conviction du péché. En effet, le Seigneur, avant de faire ce travail de nettoyage, nous montre d’abord que ce qu’Il veut faire est utile. Il nous révèle en nous sondant, que ce qu’Il veut nettoyer en nous est impur et nous empêche de manifester sa gloire.

 

C’est ainsi que plus nous avançons avec le Seigneur, le Saint-Esprit nous demande d’abandonner certaines choses qui, au début de notre vie chrétienne, ne semblaient lui poser aucun problème. Il se fait que, lorsque nous nous approchons de Lui, la révélation de Sa sainteté nous éblouit et nous fait prendre conscience qu’il y a des choses pas très nettes en nous. D’embler nous sommes saisis par un esprit de repentance.

 

A ce sujet, ouvrons une parenthèse. Très souvent, lorsqu’on parle du brisement, il y a un amalgame que l’on fait qui peut empêcher la repentance. Il peut arriver  que le Seigneur nous impose une certaine attitude, comme  ne rien répliquer lorsqu’on nous parle mal. Dans ce cas il se peut qu’Il veuille former un caractère en brisant un autre. Ce caractère peut être humainement correct. En effet, ce n’est pas un péché de demander à quelqu’un d’arrêter de mal nous parler. Mais si le Seigneur nous demande de nous taire lorsqu’on nous parle mal,  parce qu’en répondant, nous avons des propos déplacés ; ce qu’il veut d’abord c’est nous convaincre du péché de l’insolence que nous avons. Dans ce cas, avant d’arriver au brisement, il passe par le processus de la repentance, car l’insolence est un péché. Dans le premier cas le Seigneur veut nous enseigner à supporter l’injustice par le silence, mais dans le second, il veut que nous rejetions l’insolence par un silence repentant.

 

Il est très important de comprendre ces choses et de ne pas tout mélanger sous le prétexte du brisement. En fait, si on se tait et on ne comprend pas que la raison pour laquelle le Seigneur  nous  demande de nous taire est notre insolence, on se taira un instant mais à un moment donné on réagira parce que notre silence ne nous aura pas amené à la repentance.

 

Dans 1 Samuel 16v13-19, il nous est fait le récit suivant : « Alors Abischaï, fils de Tseruja, dit au roi : Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi, mon seigneur ? Laisse-moi, je te prie, aller lui couper la tête. Mais le roi dit : Qu’ai-je affaire avec vous, fils de Tseruja ? S’il maudit, c’est que l’Eternel lui a dit : Maudis David ! Qui donc lui dira : Pourquoi agis-tu ainsi ? Et David dit à Abischaï et à tous ses serviteurs : Voici, mon fils, qui est sorti de mes entrailles, en veut à ma vie ; à plus forte raison ce Benjamite ! Laissez-le, et qu’il maudisse, car l’Eternel le lui a dit. Peut-être l’Eternel regardera-t-il mon affliction, et me fera-t-il du bien en retour des malédictions d’aujourd’hui ».

 

Ici David est évincé du trône par son propre fil et il subit là l’humiliation de sa vie. Certaines personnes vont même jusqu’à le maudire. Cela va révolter ses compagnons qui voudront réagir mais David choisit le silence vis-à-vis de ces hommes et se tourne vers Dieu, qui le châtie, pour se repentir. Car il sait pourquoi il subit ce traitement. Il ne va pas par conséquent se plaindre auprès de Dieu pour ses ennemis, mais il va reconnaître dans ce qu’il subit la justesse des sentences de Dieu face à son iniquité. Ceci est un exemple de repentance qui engendre l’adoration.

Au fait l’attitude de David est liée à la prière qu’il fait dans le Psaume 51 où il dit : « aie pitié de moi dans ta bonté ; Selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ; Lave-moi complètement de mon iniquité, Et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, Et mon péché est constamment devant moi. J’ai péché contre toi seul, Et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement »

 

C’est la dernière phrase qui fait ressortir cette dimension d’adoration dans sa repentance. Il dit que tout jugement que Dieu décidera d’opérer sera juste. Or nous avons dit qu’adorer Dieu c’est dire ce qu’Il est et l’un de ses attributs, c’est qu’Il est juste. Au fait, David, en confirmant la justice de Dieu dans sa repentance, L’adore. Car face à son injustice, il voit combien les sentences de Dieu sont correctes. Et cela le pousse désormais à choisir la justice comme mode de vie. Plus tard, dans 1 Rois 14v8, le Seigneur Dieu, rendant témoignage de David, dit que ce dernier n’avait fait que ce qui est Droit à Ses yeux ; alors que plusieurs choses dans la vie de David ne furent pas correctes aux yeux de l’Eternel. Dieu aurait-il favorisé David ? Loin de là.

 

En réalité, plus David vivait la repentance, c’est-à-dire l’attitude d’un cœur brisé devant la sainteté de Dieu, plus il ressemblait à Dieu. C’est cela l’adoration que Dieu aime. Il pouvait voir facilement en David le Christ qui est l’image du Dieu Invisible. Voilà pourquoi lorsque l’Eternel parle de David dans 1Rois 14, Il ne voit en lui qu’un homme juste.

 

Cette dimension profonde de l’adoration, par la repentance dépasse le fait de se repentir parce qu’on a péché. Elle consiste plutôt à une prédisposition à crier sa misère devant la sainteté de Dieu. Ce qui fait qu’il nous arrive parfois d’être tellement saisi par un esprit de repentance dans la prière, alors que nous ne savons pas trop pourquoi, nous nous repentons malgré nous. Il y a là une telle présence de la sainteté de Dieu, que certains ont même tendance à se repentir des choses pour lesquelles ils ont déjà obtenu le pardon. Ce n’est pas toujours de la culpabilité, mais parfois la sainteté de Dieu qui nous éblouit et qui crée en nous un esprit de repentance. C’est-à-dire qu’au lieu de dire à Dieu qu’Il est saint, notre volonté de nous repentir, alors que nous n’avons pas nécessairement péché, le dit mieux.

 

Regardons un peu ce qui est arrivé à Esaï pour mieux comprendre ce qui précède. La Bible dit : « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient: Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire. Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées ». (Esaï 6v1-5)

 

Il est impossible de voir Dieu et ne pas tomber sur sa face pour adorer ce Dieu qui se révèle. Dans cette vision, Esaïe entend les anges qui adorent Dieu en criant sa sainteté. Mais devant cette révélation du Dieu saint, Esaïe ne crie pas Saint est l’Eternel, mais plutôt sa misère du fait qu’il soit un homme impur. Le cri d’Esaïe, au-delà des mots, montre combien le Dieu qui s’était révélé à lui est saint. Et combien ces paroles de repentance qu’il pousse devant le trône, ont poussé le Seigneur à le sanctifier. C’est là l’adoration par la repentance qui est motivée par la sainteté de Dieu. Si on pouvait imaginer combien Dieu aime le cœur repentant, on n’hésiterait pas une seule fois à nous repentir, une fois que le saint Esprit nous aura révélé ce qui l’attriste.

 

Regardons l’attitude de Saül, lorsque le Seigneur le punit (1Samuel 15v10-35), et l’attitude de David dans les même circonstances. Le problème de Saül c’est de garder son trône, à tel point qu’il ne regrette pas son mal. Le fait de vouloir tout de suite paraître aux yeux du peuple à coté de Samuel, montre du coup qu’il n’a pas eu à regretter son péché. Il importe peu pour lui que Dieu soit avec lui ou pas ; ce qui l’intéressait c’était le trône. Par contre, ce qui intéresse David c’est la communion avec son Dieu.

 

Il dit ceci dans le psaume 50v13-21 : « Détourne ton regard de mes péchés, Efface toutes mes iniquités. O Dieu ! Crée en moi un cœur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut, Et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne ! J’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent, Et les pécheurs reviendront à toi. O Dieu, Dieu de mon salut ! Délivre-moi du sang versé, Et ma langue célébrera ta miséricorde. Seigneur ! Ouvre mes lèvres, Et ma bouche publiera ta louange. Si tu eusses voulu des sacrifices, je t’en aurais offert ; Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes. Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : O Dieu ! Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit ».

Avec un tel repentir qui touche la miséricorde de Dieu, nous pouvons nous rendre compte pourquoi le Seigneur ne pouvait que pardonner son péché. Le souci de David n’est pas le trône, mais plutôt la communion avec Dieu. David chérissait le Saint Esprit, à tel point qu’il implore le Seigneur de ne pas le lui retirer. En implorant la miséricorde de Dieu, c’est le coté miséricordieux du Seigneur qui est élevé. Car il se présente comme le Dieu dont la colère dure un instant, mais dont la miséricorde dure éternellement (Psaumes 30v6, 1 Chronique 16). Seule un cœur repentant peu réellement adorer le Dieu miséricordieux que nous avons. Le nombre des fois dans la bible où le seigneur se présente comme le Dieu de miséricorde devrait même nous interpeller.

Dans la plupart des cas, si bon nombre d’enfants de Dieu ou d’hommes de Dieu n’ont pas pu se relever, ce n’est pas que leurs fautes furent trop graves. C’est parce qu’ils ont manqué, pour la plupart, un cœur repentant. Ils se sont comportés comme Saul. Ce qui importait pour eux c’était le ministère, la renommé, leur propre image. Alors qu’ils ont eu l’occasion de se repentir, ils ne l’ont pas fait sinon faussement comme Saül qui a pleuré mais sans un vrai repentir.

 

Je suis convaincu que Saül aurait pu être pardonné par le Seigneur s’il s’était repenti comme David. Peut- être qu’il n’aurait pas retrouvé le trône, mais il aurait certainement obtenu le pardon de Dieu. Mais en pleurant, ce qui l’intéressait c’était la royauté ; le Seigneur qui sonde les cœurs l’avait vu et s’est senti méprisé. Lorsque le Seigneur nous montre nos fautes et que nous ne nous prosternons pas pour nous repentir, ce n’est pas très différent de l’idolâtrie à Ses yeux. Autant l’Eternel hait l’incrédulité, autant il aime le cœur repentant.

 

Par contre David, alors qu’il est chassé du trône par son fils, se préoccupe plus d’être en communion avec Dieu. Il porte le deuil à cause de son péché. Car ce qu’il vit en cet instant en est la conséquence. Son plus grand désir c’était Dieu. Tant que Dieu régnait dans son cœur cela lui suffisait. Les nombres des fois qu’il a épargné Saül, alors que ce dernier tentait de le tuer, montre à quel point le trône n’était pas plus important aux yeux de David. Tant que Saül régnait, David restait là où il était, sans rien faire, parce qu’il reconnaissait en lui l’autorité de Dieu. Mais Saül, quant à lui,  aimait tellement  le trône plus que Dieu, qu’en voulant tuer David, il combattait le Dieu qui venait de l’oindre Roi.

 

Le fait pour David de se préoccuper du règne de Dieu dans son cœur, plutôt que de son règne sur Israël, montre l’adoration qu’il adressait à Dieu, en tant que Roi des rois. Voilà pourquoi le Seigneur ne l’a pas rejeté quand bien même sa faute, humainement parlant, était peut être plus grave que celle de Saül. En effet, en régnant sur le cœur de David, Dieu régnait à nouveau sur Israël. C’est pourquoi le Christ ne pouvait être que le descendant d’un tel roi. Car personne n’avait adoré Dieu comme Roi comme David l’a fait. Allant au point de se déshabiller devant l’arche, comme un vulgaire homme alors qu’il était roi d’Israël.

 

Il avait adoré Dieu comme les 24 vieillards qui quittent leurs trônes et  jettent leurs couronnes, pour dire que le seul qui soit digne de régner c’est celui qui est assis sur Le Trône (Apocalypse 4v10). Oh ! Qu’est-ce que  Dieu ne pourrait-il pas révéler à un cœur repentant.

 

On peut comprendre qu’au-delà des actes, ce que Dieu réprime ce sont d’abord les dispositions de notre cœur. Achab avait commis plus d’abomination que Saül aurait pu en commettre. Mais la seule fois où le Seigneur parle en bien de ce Roi c’est dans 1Rois 21v25-28. Il est dit : «Il n’y a eu personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, et Jézabel, sa femme, l’y excitait. Il a agi de la manière la plus abominable, en allant après les idoles, comme le faisaient les Amoréens, que l’Eternel chassa devant les enfants d’Israël. Après avoir entendu les paroles d’Elie, Achab déchira ses vêtements, il mit un sac sur son corps, et il jeûna ; il couchait avec ce sac, et il marchait lentement. As-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur pendant sa vie ; ce sera pendant la vie de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison ».

 

L’on peut voir dans cet exemple combien Dieu aime la repentance, autant qu’il aime l’adoration. Mais on peut aussi comprendre combien il hait l’incrédulité, combien il hait l’idolâtrie. Lorsque nous refusons de nous repentir alors que le Seigneur nous convainc du péché, c’est comme si nous blasphémions contre Dieu. En effet, en refusant la repentance, nous disons que l’Esprit de Dieu ment et a tort de nous reprocher quoi que ce soit. Or nous savons que Dieu ne ment pas, et qu’Il est vérité.

 

Ainsi, à la lumière de cette instruction, tout enfant de Dieu, est appelé à grandir dans cette dimension de la repentance.

 

Par une trompette.



26/06/2013
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